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ENTRETIEN CARRIERE : DE QUOI S’AGIT-IL ?

Information générale

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19/07/2023

Un conseiller carrière partage 15 ans d’écoute des camarades, et propose une méthode pour (re)trouver un équilibre vie professionnelle et sphère personnelle plus heureux. « Arrêtez d’emmerder votre conjoint ou votre famille avec vos problèmes de boulot, parlez-en plutôt à un conseiller carrière ».

 

Tous les Alumni qui suivent un peu la vie des associations des anciens élèves des Mines, ont entendu parler d’Intermines Carrières. Quelques-uns ont franchi le pas, et ont bénéficié d’un entretien carrière. Alors de quoi s’agit-il ?

En 1995 puis en 2001, à mes deux retours d’expatriation, j’avais pris rendez-vous avec Intermines carrières, déjà très bien accueilli par Nathalie Crémézi. J’ai ainsi connu Christian Maillard, Francis Wouts, et d’autres conseillers carrières dévoués, qui m’ont écouté, aidé à refaire mon CV et présenter mes compétences, aiguillé dans mes recherches et mes démarches.

Alors que j’avais eu quelques entretiens carrières et que je demandais « qu’est-ce que je dois ? », la réponse m’a marqué : « Un jour, tu donneras de ton temps à l’association ». C’est ce que j’ai fait comme conseiller carrière depuis 2008. Avec plusieurs vies professionnelles, ayant participé au groupe Tremplin 29 en 2006, et fait deux coachings professionnels, j’ai commencé à me sentir un peu plus légitime pour utiliser mon expérience variée et apporter mon écoute à plus d’une centaine de camarades.

 Quelles questions se posent nos camarades en entretien carrière ?

A chaque début d’entretien, tout en rappelant la complète confidentialité de ces échanges, je questionne le camarade sur ses attentes de cet entretien :

  • Suivi de carrière : « faire le point sur mon projet professionnel », « comment me valoriser ? », « mon chef me tyrannise », « Suis-je assez bien payé ? », « Mon poste n’est pas en accord avec mes valeurs »
  • Technique de recherche d’emploi : « comment activer mon réseau ? », « J’étais plusieurs fois en short list, mais je n’ai pas été retenu »
  • Ou bien des sujets plus stratégiques : « Je veux donner du sens à ma vie professionnelle », « je veux travailler dans le développement durable », « je veux me reconvertir mais je ne sais pas dans quoi »…

Ce qui est étonnant, c‘est que la majorité des camarades rencontrés sont plus en questionnement qu’en recherche de poste. Quelques fois en danger, ou en souffrance. Dans tous les cas, un entretien apporte un regard bienveillant, neutre, et professionnel, et permet grâce à l’écoute, de se questionner en toute confiance.

 

Un peu de méthode

A/ D’où je pars : le CV et la synthèse des compétences

B/ Où je vais : le projet professionnel

C/ Comment j’y vais : le réseau et les outils d’Intermines

Graphe « ce que je veux faire » © Paul Minelle / BM


Et pour illustrer la différence entre ce que je sais faire (compétences), ce que je voudrais faire (le projet), il faut aussi comprendre « ce que j’aime faire ». Nous pouvons être très bons dans une partie de nos missions, même si nous n’aimons pas certains volets de notre activité. Par exemple, un directeur opérationnel ou DRH qui doit licencier, pourra le faire de façon juste et professionnelle, et je n’en connais pas qui aiment ça. Un projet idéal est celui qui mobilise nos compétences préférées, aussi faut-il être conscient de ces savoir-faire qui nous apportent une reconnaissance naturelle. Et parfois, pour atteindre une position attendue, ou changer d’entreprise avec plus de perspectives d’évolutions, il faut passer par des missions que l’on n’aime pas, mais que l’on sait bien faire. C’est alors le « coup d’après » - la position, le poste ou l’organisation suivante, qu’il faut clarifier et qui sert de levier de motivation.

 

Analyser son parcours professionnel

Pour faire le point sur sa carrière, le plus simple reste le CV. Le fameux curriculum vitae est un exercice utile en premier lieu pour soi. Il s’agit de condenser en moins d’une page (sans écrire en tout petit…), 5, 10 voire 30 ans de vie professionnelle. L’objectif est de définir ce que nous sommes aujourd’hui, et d’être en mesure de l’exprimer clairement. Ce que j’ai fait il y a plus de 5 ans, ou ce que j’ai le plus aimé il y a 15 ans, n’intéressent plus personne. Ce sont les compétences que nous exerçons récemment qui nous définissent.

Comment résumer plus de 15 ans d’expériences en 3 lignes, c’est la synthèse des compétences. Je propose 3 paquets de compétences :

  • Mon expertise : quel est mon métier ? de quoi suis-je « spécialiste » ? Quel est le secteur que j’affectionne, que je connais, où je suis connu, où j’ai du réseau, de la légitimité. Exemple : suis un expert en travaux publics, ou je réalise des déploiements d’ERP pour PME ou de briques spécialisées pour grands groupes.
  • Mes capacités de gestion : une fois bien clarifié ma mission principale, comment je gère les moyens humains (management), financiers (budget), ou techniques (matériels, machines, usines, outils informatiques…). Et c’est là qu’il faut mettre des chiffres. Par exemple : « Je ne gère personne en direct », mais je coordonne des projets, des sous-traitants et j’anime des réunions de plus de 10 personnes.
  • Ma contribution au changement, la transformation : suis-je membre d’un projet d’optimisation, d’informatisation ou d’évolution de l’organisation ? Quelles sont mes missions d’amélioration de la qualité ou de la performance ?

Le détail des expériences passées et différents postes en entreprise sont là pour illustrer, crédibiliser cette synthèse, qui devient le socle pour se définir clairement.

 

Le projet professionnel

Pas de projet sans cible, sans direction, sans cap formalisé. Définir son projet professionnel, ou au moins poser le cadre pour y réfléchir, sont des étapes incontournables avant de se mettre en recherche d’une nouvelle situation.

Autant l’avis du conjoint ou des proches est important pour orienter le projet de vie, autant il n’est pas forcément légitime sur la sphère professionnelle. C’est là que l’écoute d’un conseiller professionnel va être le plus pertinent. Par son expérience, il peut aider à approfondir une idée, une envie, ou écarter une piste ; et si l’entretien carrière ne suffit pas à faire accoucher le projet idéal, il peut alors orienter vers les ateliers ou outils adéquats mis à disposition à Intermines carrière.

Formaliser son projet professionnel, être capable d’en parler, de connaître les leviers de motivation, sont nécessaire pour prendre en main son parcours professionnel. Mais ce n’est pas toujours suffisant. En effet, 5 ans ou 10 ans plus tard, tout n’est pas parfait ; le projet est une intention, un sujet de communication aussi, pas une science exacte. Il est toujours utile alors de refaire un point carrière, faire un bilan bienveillant, mettre à jour ses compétences, et affiner la méthode pour mieux fixer le cap.

 

Comment y aller, comment réussir ?

  • Savoir d’où l’on part, poser les bonnes questions, décrire la situation actuelle, parfois exprimer le vécu quotidien qui peut être problématique, savoir où l’on en est, et ce qui est important.
  • Formaliser où l’on veut aller, changer de poste ou d’entreprise, se conforter lors d’une prise de poste, voire se reconvertir. Ou tout simplement vérifier si les pratiques de management dans son environnement professionnel sont correctes.  
  • Activer le réseau ! Et utiliser les outils Intermines carrière.

« Le réseau ne s’active que s’il y a un projet ». En effet, nous construisons patiemment notre réseau tout au long de notre vie professionnelle. Il ne s’agit pas de surutiliser le réseau sans avoir donné préalablement. Solliciter ses contacts est facile si c’est pour un objectif clair. « Je cherche du travail » n’est pas une manière de contacter son réseau. Parler de son projet professionnel apporte de la valeur ajoutée, on peut alors échanger avec des pairs, vérifier la faisabilité du projet, recueillir les informations…

Et durant ce cheminement, les mises en relations vont permettre d’avancer jusqu’à la bonne rencontre. Fréquenter un des nombreux clubs d’Intermines permet de construire son réseau, tant en physique qu’en numérique.

Enfin, tous les outils Intermines sont très bien présentés sur le site : www.inter-mines.org.
Et s’il est besoin d’un déclic, un appel à Nathalie Crémézi ou Michelle Rosaire, et un rendez-vous avec un conseiller carrière permet d’amorcer le processus de réflexions, vers une vie professionnelle plus heureuse.

 

Et le projet de vie ?

Après-guerre, il s’agissait de reconstruire la France. Tous ceux qui travaillaient réussissaient. Les 30 glorieuses ont créé l’ascenseur social, la promesse de faire carrière, et l’aspiration à une retraite par répartition méritée et solidaire entre générations. La réussite sociale par le travail, nos parents ou grands-parents l’ont transmis. La position de « cadre » pour se présenter, afficher ses gloires. Puis les années plus « piteuses » à partir de 1973 ont amené la financiarisation, les pré-retraites par charrette ou le chômage dans les années 90, les parcours professionnels plus hachés.  Le boost du numérique et la croissance des années 2000 a remisé la « carrière » au siècle précédent, et mis en avant « prendre en main son parcours professionnel ».

Entre les Millenials et les Boomers, après le crash des « subprime » d’octobre 2008, il a fallu trouver une nouvelle voie : comment s’épanouir entre risques ou défis professionnels, et alignement avec les nouvelles valeurs du 21ème siècle ?

Graphe « Projet de vie / projet pro » © Paul Minelle / BM


La sphère personnelle rassemble les proches, la famille, les amis, et les engagements de la vie privée. Avant de remettre en cause sa situation, il s’agit d’être au clair sur son projet de vie. Veut-on reproduire le modèle des parents / grands-parents ? Voyager dans le monde ? Vivre à la campagne ou avoir une résidence secondaire ? Avoir une piscine et deux voitures ? Combien d’enfant ? Est-ce que le conjoint travaille et lequel s’occupe plus des enfants ? Ou s’engager dans la vie associative locale ? … Ce sont des décisions personnelles, à discuter avec les proches (plutôt que de boulot), et savoir rassurer un employeur sur sa situation personnelle (sans se répandre).

 

La vie professionnelle apporte son lot de satisfactions, de belles rencontres, mais aussi parfois des frustrations, du besoin ou du manque de reconnaissance. Plutôt que de tout sacrifier à la performance, n’est-il pas urgent de remettre son affectif dans la sphère personnelle et le projet de vie ? Et être simplement professionnel au boulot ou dans ses engagements publics. L’autoévaluation de ses compétences, le savoir-être plus détendu, une communication plus factuelle, évitent le surmenage, le stress au travail, de contaminer ses équipes ou ses collègues, sur réagir au point de vouloir tout remettre en cause. Les conseillers carrière ont parfois vécu des situations similaires, ont fait preuve de résilience, ils sont légitimes quant à votre situation professionnelle, et à votre écoute pour faire le point à tout moment du parcours de vie, et éclairer les questionnements des camarades.

 

Parcours professionnel et équilibre de vie

Nous pouvons aspirer à un nouveau modèle : remettre l’affectif dans la sphère personnelle et manager son parcours pro, et non l’inverse. La troisième voie, la vie sociale, associative (Intermines !!), citoyenne ou culturelle, est propice à développer son réseau, développer ses passions, tout en participant à l’ouverture d’esprit et à la veille nécessaire pour savoir devenir, s’adapter durant les 43 ans de vie professionnelle.

Nos écoles d’ingénieurs qui enseignent la performance et l’excellence pourraient certainement attirer plus de jeunes, et leur éviter des déconvenues, à faire valoir la recherche d’équilibre vie professionnelle et vie privée, mettre en avant les valeurs de développement durable, de philosophie, de sens, ou l’ouverture aux préoccupations de société, au même titre que les entreprises travaillent leur raison d’être ou leur « Personal Branding » pour fidéliser les talents de demain.

En cette année de nouvelle réforme des retraites, il n’a pas été assez question de la place des séniors au travail. Nos associations d’Alumni sont propices à accompagner les fins de carrières plus complexes. Même si des prises de conscience sont tardives, nos futurs retraités ont un rôle à jouer dans le devenir d’un nouveau modèle plus vertueux pour la planète.


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